mercredi 17 décembre 2014

Le personnage du mercredi - A personagem da quarta feira (19)

LOUIS XI




Louis XI, dit le Prudent, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 30 août 1483 (à 60 ans) au château du Plessis-lez-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483, sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne. Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui valut de la part de ses détracteurs le surnom d’« universelle aragne ».
Son règne voit le rattachement de plusieurs grandes principautés mouvantes au domaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants du duché de Bretagne (1475, Traité de Senlis), des ducs de Bourgogne (1477, confirmé en 1482 par le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg), Maine, Anjou, Provence et Forcalquier en 1481, par la mort sans héritier de Charles V d'Anjou, et une partie des domaines de la maison d'Armagnac, qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteignit peu après.
La ligne directrice de sa politique fut constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple. Il défendit ainsi les paysans vaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale, en Dauphiné. La vallée de la Vallouise fut ainsi rebaptisée en son honneur. Alors que l'évêque tombé en disgrâce Thomas Basin développa la légende noire du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans les « fillettes »), le décrivant dans son Histoire de Louis XI comme un « fourbe insigne connu d’ici jusqu’aux enfers, abominable tyran d’un peuple admirable », le « roman national » édifié par les historiens du xixe siècle en a fait un « génie démoniaque » père de la centralisation française.


Sagesse de Louis XI

Certes, il écoutait parfois de mauvais conseils. Cependant, il est certain qu'il s'agissait de l'un des rois de France les plus prudents, comme Charles V le Sage.

Traité de Péronne

Certains historiens ont tendance à accuser Louis XI sous prétexte qu'il rompit le traité de Péronne. En fait, le roi établit tout d'abord une assemblée de princes et juristes du Grand Conseil et du Parlement, présidée par Jean de la Driesche, président de Chambre des comptes et ancien fidèle de Charles le Téméraire. Elle dénonça que le roi avait accepté le traité sous la contrainte. Puis, l'assemblée de Tours décida d'ajourner le duc de Bourgogne devant le Parlement, et elle envoya un huissier à Gand afin de notifier la citation. Le duc Charles s'abstint de comparaître. Le 3 décembre 1470, le roi de France déclara la trahison et le parjure du duc. La procédure juridique était respectée.

Diplomatie, moins chère

En 1475, après avoir toujours coupé le ravitaillement, mais sans bataille, il acheta le rembarquement de l'armée royale d'Angleterre en dépensant 75 000 écus d'or, ainsi que 50 000 écus de pension annuelle pour sept ans, soit 425 000 écus. Jean Favier souligne : « On n'a pas fait assez attention au calcul : pour lourde qu'elle soit, l'indemnité ainsi versée au Trésor anglais [75 000 écus] est à peu près ce que coûterait une année de guerre si la guerre de Cent Ans reprenait pour cent ans. » En outre, le commerce entre les deux pays permettait de récupérer un peu de montant.

(Louis XI, tapisserie)

Préparé, mais il attendait

Le 24 juillet 1476 à Lyon, seulement deux jours après la bataille de Morat, le roi reçut la nouvelle. Sitôt, il expédia une lettre au grand maître, chef de guerre : « Je vous pri, faictes tousjours tenir voz gens prestz, mais ne commances riens, et que voz gens n'entrepreigne chose par quoy on puisse dire que la treve ait este rompue. » En soutenant d'autres armées, Louis XI ne fit pas combattre jusqu'à ce que Charles le Téméraire meure l'année prochaine.

Mission accomplie

Sa propre sœur Yolande de France, mais sympathisante du duc de Bourgogne, fut cependant enlevée par ce dernier après la bataille de Morat, et était enfermée dans le château de Rouvres. En septembre 1476, le roi décida d'y envoyer confidentiellement Charles Ier d'Amboise et deux cents lances. Ce gouverneur était non seulement son meilleur militant mais aussi un excellent diplomate. Aussitôt que la duchesse de Savoie eut été libérée, le roi envoya une lettre au duc de Milan, bien entendu, en raison de la trêve : « Elle avoit envoye devers le gouverneur de Champaigne lui prier qu'il lui envoyast des gens, mais il y est alle en personne. »

(Louis XI à Angers par Jules Dauban)

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