mercredi 10 décembre 2014

Le personnage du mercredi - A personagem da quarta feira (18)

CHARLES V DE FRANCE





Charles V, dit « Charles le Sage » (21 janvier 1337 - Vincennes, 16 septembre 1380 - Beauté-sur-Marne), est roi de France de 1364 à 1380. Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans : il réussit à récupérer la quasi-totalité des terres perdues par ses prédécesseurs, restaure l'autorité de l'État et relève le royaume de ses ruines.
Il est très instruit et est connu pour avoir fondé la première librairie royale, ancêtre de la Bibliothèque nationale de France.
Il est, un temps, proche du mouvement réformateur. En 1357, il se retrouve à la tête d'une monarchie contrôlée, alors que son père Jean le Bon est prisonnier des Anglais. Bien que confronté aux ambitions de Charles de Navarre et aux manœuvres d'Étienne Marcel, il sauve la couronne des Valois alors que le pays sombre dans la guerre civile. Sacré en 1364, il restaure l'autorité royale en la fondant sur l'État de droit et en poursuivant la politique de monnaie forte instaurée par les conseillers de son père. Ce faisant, un parallèle s'établit entre son règne et celui de saint Louis, qui reste la référence du bon gouvernement pour l'époque.

(Grand Schisme en Europe)

Il formalise la décentralisation du pouvoir par la politique des apanages sur lesquels il garde autorité en les finançant grâce à l'instauration d'impôts durables. Ces nouvelles ressources lui permettent de doter la France d'une armée permanente qui, associée aux armées de ses frères, permet de se débarrasser des Grandes Compagnies qui ruinent le pays, puis de vaincre les Anglais. Cette victoire est aussi acquise par les succès diplomatiques qu'il obtient en retournant les vassaux gascons favorables à l'Angleterre et en isolant celle-ci du reste de l'Europe. Cette reconquête s'effectue en grande partie en encourageant le sentiment national naissant, transformant les Anglais en envahisseurs.
Son règne est enfin marqué par le grand Schisme d'Occident, qu'il n'a pas pu ou voulu empêcher.

 (Statue de Charles V)

Aspect physique et personnalité

Portant les séquelles d'une maladie de jeunesse contractée en 1349, il n'est pas si chétif qu'on l'a écrit (73 kg en 1362 après une longue maladie et 77,5 kg en 1368), mais sa santé fragile l'écarte des tournois et des champs de bataille : sa main droite est si enflée qu'il ne peut manier d'objets pesants. Il n'en a pas moins un sens aigu de la majesté royale. Il a l'esprit vif, et il est proprement machiavélique : sa biographe Christine de Pisan le décrit « sage et visseux » (retors) et Jean de Gand le qualifie de « royal attorney ». Son tempérament tranche avec celui de son père Jean le Bon, dont la grande sensibilité se traduit par des explosions de colères non contenues, et qui ne s'entoure que de personnes avec lesquelles il a des liens d'amitié. Très tôt, la mésentente est manifeste entre père et fils aux personnalités si dissemblables.

(Sacre en 1364)

Charles V est très instruit : Christine de Pisan le décrit comme un intellectuel accompli maîtrisant les sept arts libéraux. C'est aussi un roi très pieux. Sa dévotion l'aide à supporter les épreuves, le sort s'acharnant longtemps à ne pas lui donner d'héritier, et étant sujet à de nombreux problèmes de santé devant lesquels la médecine de l'époque reste démunie. Il soutient notamment l'expansion de l'ordre des Célestins.
Comme son père Jean le Bon, Charles V manifeste un vif intérêt pour la Bible. Il lit la Bible entière dans l'année à raison de quelques pages chaque jour. À une époque où les exemplaires de la Bible en français sont très rares, il fait réviser la traduction de la Bible en français. Il distribue des exemplaires de la Bible dans différents dialectes à plusieurs de ses seigneurs, afin de répandre le Livre saint dans les provinces du Royaume. Ses successeurs ont conservé la bible dont il se servait pendant plusieurs générations.


(Charles V, le sage)

Il est également adepte de l'astrologie et de diverses sciences occultes. L'inventaire de sa bibliothèque en 1380 fait état de trente ouvrages traitant de géomancie, et le septième des livres de sa bibliothèque sont des ouvrages d'astronomie, d'astrologie ou d'art divinatoire. Cependant, cela va à l'encontre de la doctrine de l'Église et de l'Université à l'époque ainsi que celle de ses conseillers : ces croyances restent dans la sphère privée du roi et n'interfèrent pas dans ses décisions politiques.

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