mardi 30 septembre 2014

Le livre du mardi - O livro da terça feira (8)

CYRANO DE BERGERAC
(1897)


Cyrano de Bergerac est la plus célèbre pièce de théâtre d'Edmond Rostand, librement inspirée d'un personnage réel, Hercule Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655), et l'une des plus célèbres pièces du théâtre français. Elle a été écrite à Paris en 1897 et jouée pour la première fois le 28 décembre de la même année à Paris, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

(Edmond Rostand)

La pièce est difficile à jouer : elle fait intervenir un grand nombre de personnages, elle est longue, le rôle titre est particulièrement imposant (plus de 1600 vers), les décors sont très différents d'un acte à l'autre et elle comporte une scène de bataille. Le succès de la pièce était si peu assuré qu'Edmond Rostand lui-même, redoutant un échec, se confondit en excuses auprès de l'acteur Coquelin le jour de la générale pour l'avoir « entraîné dans une pareille aventure ». La suite des évènements démentit les craintes de l'auteur : ce fut un triomphe sans pareil ; non seulement les applaudissements furent longs (vingt minutes ininterrompues), mais le ministre des finances Georges Cochery vint dans la loge épingler sa propre Légion d'honneur sur la poitrine de l'auteur en expliquant : « Je me permets de prendre un peu d'avance ». Rostand reçut en effet la vraie Légion d'honneur quelques jours après, le 1er janvier 1898.

(Coquelin le premier dans le rôle de Cyrano, 8 janvier 1898)

Le succès de Cyrano de Bergerac fut considérable, en France comme à l'étranger. Il est devenu, dans la littérature française, un archétype humain au même titre qu'Hamlet ou Don Quichotte (à l'évocation duquel le personnage tire d'ailleurs son chapeau dans la pièce). Deux statues du personnage de fiction ont même été érigées sur des places de Bergerac, en Dordogne, même s'il n'existe aucune preuve d'un lien entre cette ville et le personnage.

(Gérard Depardieu césar du meilleur acteur, en 1991, dans le rôle de Cyrano au cinéma)

lundi 29 septembre 2014

La musique du lundi - A música da segunda feira (8)

LE DÉSERTEUR
Boris Vian



Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C´est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m´en vais déserter

Depuis que je suis né
J´ai vu mourir mon père
J´ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j´étais prisonnier
On m´a volé ma femme
On m´a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J´irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d´obéir
Refusez de la faire
N´allez pas à la guerre
Refusez de partir
S´il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n´aurai pas d´armes
Et qu´ils pourront tirer


(Boris Vian)

vendredi 26 septembre 2014

Le film du vendredi - O filme da sexta feira (7)

ASTÉRIX ET OBÉLIX, MISSION CLÉOPÂTRE
(2002)


Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre est un film français réalisé par Alain Chabat, sorti en 2002. Il s'agit d'une adaptation de la bande dessinée Astérix et Cléopâtre (1963) de René Goscinny et Albert Uderzo.
C'est le deuxième film de la saga Astérix et Obélix sur grand écran, et à ce jour celui qui a rencontré le plus de succès avec en France, avec plus de 14 millions d'entrées, ce qui le place au 4e rang des films français au box office national et au premier rang des films de l'année 2002.

 


Synopsis

Cléopâtre, la reine d'Égypte, décide, pour prouver à Jules César la grandeur de la civilisation égyptienne, de construire un palais en plein désert en l'espace de trois mois. Pour cela, elle fait appel à l'architecte Numérobis. Ce choix déplaît fortement à l'architecte royal, Amonbofis, jaloux de n'avoir pas été désigné pour mener à bien le projet. Numérobis, inquiet du délai extrêmement court dont il dispose, décide de se rendre en Gaule pour demander de l'aide à un vieil ami, le druide gaulois Panoramix, détenteur du secret de la potion magique, ainsi qu'à ses amis, Astérix et Obélix. Les trois gaulois accompagnent Numérobis à Alexandrie où ils devront déjouer les manigances d'Amonbofis et des Romains, car si Numérobis ne termine pas à temps, il sera jeté aux crocodiles sacrés.

Trailer (en français)




jeudi 25 septembre 2014

Le lieu du jeudi - O lugar da quinta feira (7)

LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE REIMS


La cathédrale Notre-Dame de Reims est une cathédrale catholique romaine située à Reims, en Champagne-Ardenne. Sa construction ayant commencé au début du XIIIe siècle, elle est postérieure à Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres, mais antérieure aux cathédrales Notre-Dame de Strasbourg, Notre-Dame d'Amiens et à celle de Beauvais. Consacrée à la Vierge Marie, la cathédrale a été achevée au XIVe siècle.

Il s'agit de l'une des réalisations majeures de l'art gothique en France, tant pour son architecture que pour sa statuaire qui ne compte pas moins de 2 303 statues. Elle est inscrite, à ce titre, au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991. Haut lieu du tourisme champenois, elle a accueilli 1 500 000 visiteurs en 2007.


Les premières cathédrales rémoises

Selon Flodoard, saint Nicaise – évêque de Reims – fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que saint Nicaise est décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en saint Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au VIe siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français à être couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar. L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles.


Le lieu du sacre des rois de France

Le prestige de la sainte Ampoule et la puissance politique des archevêques de Reims aboutirent à partir d'Henri Ier (1027) à fixer définitivement le lieu du sacre à Reims. Tous les rois de France se sont fait sacrer dans la cité rémoise, à l'exception de sept d'entre eux :

-          Hugues Capet à la cathédrale Notre-Dame de Noyon ou à la cathédrale Notre-Dame de Reims en 987 par Adalbéron, archevêque de Reims.
-          Robert II à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans en 987 par Adalbéron, archevêque de Reims.
-          Louis VI à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans en 1108 par Daimbert, archevêque de Sens ;
-          Jean Ier (meurt avant son sacre).
-          Henri IV à la cathédrale Notre-Dame de Chartres en 1594 par Nicolas de Thou, évêque de Chartres.
-          Louis XVIII (n'est pas sacré).
-          Louis-Philippe Ier (n'est pas sacré).

Lorsque Louis IX se fait couronner en 1226, la cathédrale telle qu'on la connaît aujourd'hui est encore en construction.
Le sacre de Charles VII en 1429 revêt une importance toute particulière, en cela qu'il inverse le cours de la guerre de Cent Ans grâce à la ténacité de Jeanne d'Arc dont une statue trône dans la cathédrale.
La cathédrale glorifie la royauté. Sur la façade, au centre de la galerie des rois composée de 56 statues d'une hauteur de 4,5 mètres, Clovis trône entouré de sa femme Clotilde et de Remi.


Chronologie des sacres de monarques français en la cathédrale de Reims

1027 : Henri Ier par Ebles Ier de Roucy.
1059 : Philippe Ier par Gervais de Belleme.
1129 : Philippe de France par Renaud II.
1131 : Louis VII par Innocent II.
1179 : Philippe II par Guillaume aux blanches mains.
1223 : Louis VIII par Guillaume de Joinville.
1226 : Louis IX par Jacques de Bazoches.
1271 : Philippe III par Milon de Bazoches.
1286 : Philippe IV par Pierre Barbet.
1315 : Louis X par Robert de Courtenay-Champignelles.
1317 : Philippe V par Robert de Courtenay-Champignelles.
1322 : Charles IV par Robert de Courtenay-Champignelles.
1328 : Philippe VI par Guillaume de Trie.
1350 : Jean II par Jean II de Vienne.
1364 : Charles V par Jean III de Craon.
1380 : Charles VI par Richard Picque.
1429 : Charles VII par Renault de Chartres.
1461 : Louis XI par Jean II Jouvenel des Ursins.
1484 : Charles VIII par Pierre de Laval.
1498 : Louis XII par Guillaume Briçonnet.
1515 : François Ier par Robert de Lenoncourt.
1547 : Henri II par Charles de Lorraine.
1559 : François II par Charles de Lorraine.
1561 : Charles IX par Charles de Lorraine.
1575 : Henri III par Louis II de Guise.
1610 : Louis XIII par François de Joyeuse.
1654 : Louis XIV par Simon Legras.
1722 : Louis XV par Armand Jules de Rohan-Guémené.
1775 : Louis XVI par Charles Antoine de La Roche-Aymon.
1825 : Charles X par Jean-Baptiste de Latil.

(Peinture de Domenico Quaglio (1787 - 1837))

mercredi 24 septembre 2014

Le personnage du mercredi - A personagem da quarta feira (7)

FRANÇOIS MITTERRAND



François Maurice Adrien Marie Mitterrand, né le 26 octobre 1916 à Jarnac en Charente et mort le 8 janvier 1996 dans le 7e arrondissement de Paris, est un homme d'État français. Il est le 21e président de la République française du 21 mai 1981 au 17 mai 1995.

Agent contractuel sous le Régime de Vichy, puis résistant, il est onze fois ministre sous la IVe République : ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre, ministre de la France d'Outre-mer, ministre d'État, délégué au Conseil de l'Europe, ministre de l'Intérieur, garde des Sceaux, ministre de la Justice . Il est député de la Nièvre (de 1946 à 1958 puis de 1962 à 1981) et sénateur de la Nièvre (de 1959 à 1962).
Opposé au retour du général de Gaulle, il affronte celui-ci au second tour de l'élection présidentielle de 1965, qu'il perd. Il devient premier secrétaire du jeune Parti socialiste en 1971. Candidat de l'Union de la gauche à la présidentielle de 1974, il est battu par Valéry Giscard d'Estaing.

(François Mitterrand en 1933 - 17 ans)

Candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 1981, il est élu 21e président de la République française face à Valéry Giscard d'Estaing, le 10 mai 1981, avec 51,76 % des suffrages exprimés. Il est le premier socialiste à occuper la présidence de la République sous la Ve République. Sa présidence se déroule du 21 mai 1981 au 17 mai 1995. Il détient ainsi le record de longévité (deux septennats complets) à la présidence de la République française.

Il fait voter l'abolition de la peine de mort en 1981 et plusieurs lois sociales, puis décide le « tournant de la rigueur » devant la menace qui pèse sur le franc. Il nomme Jacques Chirac Premier ministre après la défaite de la gauche aux élections législatives, en 1986. Son second septennat est notamment marqué par l'engagement militaire de la France dans la guerre du Golfe, la première nomination d'une femme, Édith Cresson, au poste de Premier ministre, l'adoption par référendum du traité de Maastricht, une deuxième cohabitation (avec Édouard Balladur à Matignon) et des révélations sur son passé et son mauvais état de santé.

(François Mitterrand et Helmut Köhl)
Emblème présidentiel

François Mitterrand fit créer son emblème personnel de Président de la République en 1981. Il représente un arbre composé d'un chêne et d'un olivier, symboles de force et de paix. Cette création est l'œuvre du designer français Michel Disle.

mardi 23 septembre 2014

Le livre du mardi - O livro da terça feira (7)

L’ÉCUME DES JOURS
(1946)


L'Écume des jours est un roman de Boris Vian publié en 1947.

Composée en 1946, rédigée au dos d’imprimés de l’AFNOR, où il travaillait alors, l’édition originale, dédiée à sa première épouse Michelle, sera publiée le 20 mars 1947 aux éditions Gallimard/NRF. Boris Vian cite dans ce roman des lieux de composition fantaisistes (La Nouvelle-Orléans, Memphis, Davenport) aux États-Unis d'Amérique où il n’a jamais mis les pieds.
Bien que soutenu par Raymond Queneau et Jean-Paul Sartre, qui en publiera des extraits dans le no 13 d’octobre 1946 des Temps moderne, il n’aura aucun succès du vivant de l'auteur. Il rencontrera son public à la fin des années 1960 (réédition dans la collection 10/18) avant de devenir un classique dans les décennies suivantes (entrée à La Pléiade en 2010).
Les personnages évoluent dans un univers poétique et déroutant, avec pour thèmes centraux l’amour, la maladie, le travail, la mort, dans une envoûtante atmosphère de musique de jazz, de climat humide et marécageux, qui rappellent les bayous de Louisiane.

(Boris Vian et Jean-Paul Sartre)

(Boris Vian et Miles Davis)
Résumé

Dès l'ouverture de ce roman, le lecteur est directement confronté au jeu des inversions : dans un univers absurde, qui imite l'univers du rêve et des plus étranges, le narrateur présente un personnage particulièrement banal et indéfini.
Le roman est centré sur le personnage de Colin, qui « possède une fortune suffisante pour vivre convenablement sans travailler pour les autres » ; il a un ami nommé Chick, qui ne dispose pas de cette chance, puisque, étant ingénieur, il est très pauvre (contrairement aux ouvriers). Le troisième personnage masculin est le cuisinier de Colin, Nicolas qui collectionne les aventures tout en restant aveugle face à l'amour d'Isis, une amie d'Alise et Chloé.
Un jour, Chick fait la connaissance d'une fille, Alise, une parente de Nicolas. Colin, jaloux, désire lui aussi connaître une fille, et tombe amoureux de Chloé lors d'une fête. Il se marie avec elle et donne le quart de sa fortune à Chick pour épouser Alise. Chloé tombe malade : un nénuphar pousse dans son poumon droit. C'est le début des problèmes d'argent pour Colin qui, après avoir investi une forte somme dans son mariage et dans une voiture de luxe, doit, pour la guérir, lui acheter des fleurs en grande quantité et l’envoyer à la montagne. Chloé, contrainte à ne boire que deux cuillères d'eau par jour souffre beaucoup. Quand elle revient de la montagne, le nénuphar n’est plus là, mais elle ne peut utiliser maintenant qu'un seul poumon. Colin doit chercher un travail pour acheter des fleurs, quand Chloé tombe de nouveau malade, de l’autre poumon. Leur maison rapetisse progressivement et devient chaque jour plus triste et obscure, malgré les efforts de leur petite souris grise à moustaches noires pour nettoyer les carreaux et laisser passer les rayons de soleil.
Chick, passionné de Jean-Sol Partre, dilapide tout l'argent que lui a laissé Colin, d'abord uniquement dans des œuvres, puis en achetant tout objet ayant un rapport avec le philosophe. Utilisant l'argent uniquement pour assouvir sa passion, il n'épouse jamais Alise qui finit par tuer le philosophe avec un arrache-cœur (nom qui sera le titre du roman que Boris Vian publiera ensuite) et brûler les librairies proches de chez Chick, dans l'espoir de le sauver de son addiction devenue obsessionnelle. Pendant ce temps, n'ayant pas payé ses impôts, préférant conserver son argent pour agrandir sa collection, Chick subit un contrôle fiscal. Il est tué par les policiers alors qu'il tente de les empêcher de détruire les ouvrages du philosophe. Alise meurt peu-après dans les flammes.
Lorsque Chloé est emportée par la maladie, Colin est ruiné, ayant consacré tout le reste de sa fortune dans l'espoir de la guérir. Comme il ne peut payer le prix fort, les religieux ridiculisent l'enterrement. La souris cherche à mourir entre les crocs d'un chat, car elle ne supporte plus de voir Colin si triste. Ce dernier semble se laisser mourir de chagrin.

La musique du lundi - A música da segunda feira (7)

JE M’VOYAIS DÉJÀ
Charles Aznavour


A dix-huit ans j'ai quitté ma province
Bien décidé à empoigner la vie
Le cœur léger et le bagage mince
J'étais certain de conquérir Paris

Chez le tailleur le plus chic j'ai fait faire
Ce complet bleu qui était du dernier cri
Les photos, les chansons et les orchestrations
Ont eus raison de mes économies

Je m'voyais déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait
Je m'voyais déjà adulé et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient

J'étais le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens m'acclamaient debout
Je m'voyais déjà cherchant dans ma liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre à mon cou

Mes traits ont vieilli, bien sûr, sous mon maquillage
Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du ressort
Mon cœur s'est aigri un peu en prenant de l'âge
Mais j'ai des idées, j'connais mon métier et j'y crois encore

Rien que sous mes pieds de sentir la scène
De voir devant moi un public assis, j'ai le cœur battant
On m'a pas aidé, je n'ai pas eu d'veine
Mais au fond de moi, je suis sur au moins que j'ai du talent

Mon complet bleu, y a trente ans que j'le porte
Et mes chansons ne font rire que moi
J'cours le cachet, je fais du porte à porte
Pour subsister je fais n'importe quoi

Je n'ai connu que des succès faciles
Des trains de nuit et des filles à soldats
Les minables cachets, les valises à porter
Les p'tits meublés et les maigres repas

Je m'voyais déjà en photographie
Au bras d'une star l'hiver dans la neige, l'été au soleil
Je m'voyais déjà racontant ma vie
L'air désabusé à des débutants friands de conseils

J'ouvrais calmement les soirs de première
Mille télégrammes de ce Tout-Paris qui nous fait si peur
Et mourant de trac devant ce parterre
Entré sur la scène sous les ovations et les projecteurs

J'ai tout essayé pourtant pour sortir du nombre
J'ai chanté l'amour, j'ai fait du comique et d'la fantaisie
Si tout a raté pour moi, si je suis dans l'ombre
Ce n'est pas ma faut' mais cell' du public qui n'a rien compris

On ne m'a jamais accordé ma chance
D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent
Moi j'étais trop pur ou trop en avance
Mais un jour viendra je leur montrerai que j'ai du talent. 


(Charles Aznavour)

vendredi 19 septembre 2014

Le film du vendredi - O filme da sexta feira (6)

LA FOLIE DES GRANDEURS
(1971)


La Folie des grandeurs est un film franco-italo-germano-espagnol de Gérard Oury, très librement inspiré du Ruy Blas de Victor Hugo et sorti en 1971.

Synopsis

Don Salluste est ministre du roi d'Espagne. C'est un être fourbe, hypocrite et cupide qui collecte lui-même les impôts, qu'il détourne en partie à son profit. Il est détesté par la population qu'il opprime.
Accusé par la reine, une belle princesse bavaroise, d'avoir fait un enfant illégitime à une de ses dames d'honneur, il est déchu de ses fonctions et condamné à se retirer dans un monastère. Décidé à se venger, il entre en contact avec son séduisant neveu, César, devenu brigand, mais ce dernier refusant d'entrer dans sa machination, il le fait capturer par ses sbires et l'envoie comme esclave aux Barbaresques. Il décide alors d'utiliser pour sa vengeance Blaze, son valet récemment congédié et dont il a découvert les sentiments pour la reine : il le fera passer pour César et l'aidera à séduire la reine.


Le jour même de sa présentation à la cour, Blaze déjoue un attentat ourdi contre le roi par les Grands d'Espagne. Il s'attire ainsi les faveurs du couple royal et devient rapidement ministre. Suivant de loin l'évolution de la situation, Salluste découvre que les Grands ont décidé de se venger de Blaze après qu'il eût décidé avec le roi de taxer les nobles et non plus les pauvres. Ce qui risque de faire capoter la machination de Salluste.
De son côté, Blaze s'apprête à déclarer sa flamme à la reine, mais cette dernière fuit pour éviter la duègne qui prend sa place et croit recevoir les compliments de Blaze pour elle, alors que lui ne s'est pas rendu compte de ce transfert. L'appétence sexuelle de Doña Juana est ainsi attisée. Blaze, forcé de partir après l'arrivée d'un baron qui le cherchait, la laisse seule exprimer ses sentiments réciproques, non pas à lui, mais simplement au chien du roi qui a remplacé Blaze un court instant après son départ.
Blaze est sauvé de justesse du complot qui le visait par Salluste, qui découvrira que son gâteau d'anniversaire est empoisonné. Mais, prenant son sauvetage pour une simple faveur de son ancien maître, Blaze est fait prisonnier par Salluste, sans comprendre qu'il vise à travers lui un complot d'une envergure encore plus grande.


Salluste va commettre lui aussi une énorme bourde quand, au lieu de prévenir la reine par l’intermédiaire d'un perroquet que Blaze l'aime et souhaite la voir, il envoie l'animal accidentellement dans la chambre de Doña Juana. Une fois encore elle aura droit à diverses confidences qui ne lui étaient pas destinées. Heureusement Salluste réussira tout de même à prévenir la reine de l'invitation de Blaze dans une petite auberge.
La situation se complique encore avec le retour du vrai César, échappé des Barbaresques, qui délivre Blaze. Ainsi que l'arrivée de Doña Juana dans l'auberge qui se livrera à un mémorable strip-tease à l'attention de Blaze, qu'elle croit toujours fou amoureux d'elle. Bien qu'elle ne demande rien de mieux que de lui faire l'amour, ce dernier repoussera ses avances grâce à la boisson dans laquelle Salluste a versé un puissant somnifère. Et, avec César, il déjouera tous les plans de Salluste sous les yeux du roi, qui croira que Blaze a définitivement conquis les faveurs de la duègne. Au dernier moment, c'est le vrai César qui part avec la Reine, cachés sur le toit d'un carrosse, sous les yeux émus de Blaze qui voit ainsi un autre profiter de son amour.

Finalement le roi enverra Salluste et Blaze aux Barbaresques, le premier à cause de son complot, le second pour ne pas avoir voulu épouser Doña Juana. Mais cette dernière poursuivra Blaze jusque dans le désert...

Trailer (en français)


jeudi 18 septembre 2014

Le lieu du jeudi - O lugar da quinta feira (6)

LE LOUVRE



Le musée du Louvre est un musée d'art et d'antiquités installé au cœur de Paris dans le palais du Louvre. C'est l'un des plus grands musées du monde, et le plus grand de Paris, par sa surface d'exposition de 60 600 m², et ses collections qui comprennent environ 460 000 œuvres ; celles-ci proviennent de l'art occidental du Moyen Âge à 1848, des civilisations antiques qui l'ont précédé et influencé (orientales, égyptienne, grecque, étrusque et romaine), et des arts d'Islam.









Il est situé dans le 1er arrondissement de Paris, entre la rive droite de la Seine et la rue de Rivoli. Sa pyramide de verre installée dans les années 1980 dans la cour du palais en est devenue emblématique, et la statue équestre de Louis XIV constitue le point de départ de l'axe historique parisien. Avec environ 9 millions de visiteurs annuels (depuis 2011), le Louvre est le musée le plus visité au monde, et le site culturel payant le plus visité en France. Parmi ses pièces les plus célèbres figurent La Joconde, la Vénus de Milo, Le Scribe accroupi et le Code de Hammurabi.



Le Louvre possède une longue histoire de conservation artistique et historique de la France, depuis l'Ancien Régime jusqu'à nos jours. Il s'agit d'un ancien palais royal où, lors du départ de Louis XIV pour le château de Versailles à la fin du XVIIe siècle, sont entreposées une partie des collections royales de tableaux et de sculptures antiques. Après un siècle où il héberge plusieurs académies (dont notamment celle de peinture et de sculpture) ainsi que divers artistes, le palais est véritablement transformé sous la Révolution en « Muséum central des arts de la République » ; celui-ci ouvre en 1793 en exposant environ 660 œuvres, essentiellement issues des collections royales ou confisquées chez des nobles émigrés ou dans des églises. Par la suite les collections ne cesseront de s'enrichir par des prises de guerre, acquisitions, mécénats, legs, donations, et découvertes archéologiques.

mercredi 17 septembre 2014

Le personnage du mercredi - A personagem da quarta feira (6)

FRANÇOIS Ier DE FRANCE


François Ier (1494 – 1547), dit le Père et Restaurateur des Lettres, le Roi Chevalier, le Roi Guerrier, le Grand Colas, le Bonhomme Colas ou encore François au Grand Nez, est sacré roi de France le 25 janvier 1515 dans la cathédrale de Reims. Il règne jusqu’à sa mort en 1547. Fils de Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie, il appartient à la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne.

François Ier est considéré comme le monarque emblématique de la période de la Renaissance française. Son règne permet un développement important des arts et des lettres en France. Sur le plan militaire et politique, le règne de François Ier est ponctué de guerres et d’importants faits diplomatiques.

Il a un puissant rival en la personne de Charles Quint et doit compter sur les intérêts diplomatiques du roi Henri VIII d’Angleterre toujours désireux de se placer en allié de l’un ou l’autre camp. François Ier enregistre succès et défaites mais interdit à son ennemi impérial de concrétiser ses rêves, dont la réalisation toucherait l’intégrité du royaume. L'antagonisme des deux souverains catholiques a de lourdes conséquences pour l’Occident chrétien : il facilite la diffusion de la Réforme naissante et surtout permet à l'Empire ottoman de s'installer aux portes de Vienne en s'emparant de la quasi-totalité du royaume de Hongrie.

Sur le plan intérieur, son règne coïncide en effet avec l'accélération de la diffusion des idées de la Réforme. La constitution de la monarchie absolue et les besoins financiers liés à la guerre et au développement des arts induisent la nécessité de contrôler et optimiser la gestion de l'État et du territoire. François Ier introduit une série de réformes touchant à l'administration du pouvoir et en particulier à l'amélioration du rendement de l'impôt, réformes mises en œuvre et poursuivies sous le règne de son successeur Henri II.


(La Salamandre est l'emblème de François Ier)

Dans son château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, en 1539, François signe l’ordonnance royale, élaborée par le chancelier Guillaume Poyet, qui fait du français la langue officielle exclusive de l’administration et du droit, en lieu et place du latin. Le même document impose aux prêtres d’enregistrer les naissances et de tenir à jour un registre des baptêmes. C’est le début officiel de l’état civil en France et les premiers enregistrements avec filiation au monde.