mercredi 17 décembre 2014

Le livre du mardi - O livro da terça feira (19)

LA COMÉDIE HUMAINE





La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de 93 ouvrages — romans, nouvelles, contes et essais — de genre réaliste, romantique, fantastique ou philosophique. Par cette œuvre colossale, Balzac veut faire une exploration systématique des groupes sociaux et des rouages de la société afin de brosser une vaste fresque de son époque, susceptible de « faire concurrence à l'état-civil » et de servir de référence aux futurs historiens.
Le titre a été choisi par référence à la Divine Comédie de Dante et n'apparaît que dans l'édition de 1842.
L’écriture s’échelonne de 1829 à 1850. Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Études de mœurs, Études philosophiques, Études analytiques. Le premier de ces ensembles est le plus important et se divise en six sections, explorant divers milieux sociaux et géographiques. À sa mort, Balzac laisse de nombreuses ébauches, dont plusieurs ont été achevées et publiées de façon posthume.

 (Honoré de Balzac)

Genèse

Après avoir pendant sept ans espéré faire fortune en produisant des ouvrages de littérature marchande qu'il signait sous des pseudonymes — romans sentimentaux situés dans un cadre pseudo-historique et aux intrigues bourrées d'invraisemblances —, Balzac s'oriente vers un nouveau genre de roman. Le tournant commence avec Les Chouans (1829), dont il soigne particulièrement le cadre géographique et historique, étant soucieux de vérité au point d'aller vivre deux mois chez un militaire à la retraite à proximité du théâtre de ce récit. Il s'attache ensuite à explorer les ressorts psychologiques qui sont à la base des événements sociaux. Avec La Peau de chagrin (1831), sa renommée commence à s'étendre au-delà des frontières, suscitant l'intérêt de Goethe, qui en discute avec Eckermann à Weimar.
Dès ce moment, sa production littéraire se révèle d'une fécondité remarquable, mais l'idée d'intégrer tous ces ouvrages dans une œuvre unique ne lui viendra que plus tard. Après avoir publié plusieurs romans sous le titre général de Scènes de la vie privée, il a l'idée, en juillet 1833, d'ajouter les Scènes de la vie de province, puis les Scènes de la vie parisienne et les Scènes de la vie de campagne, formant ainsi quatre ensembles qui seraient regroupés sous le titre Études de mœurs au xixe siècle siècle. Enthousiasmé par son projet, il accourt alors chez sa sœur, dont il était très proche, en s'écriant : « Saluez-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. ». Et il déroule son plan en faisant les cent pas dans son salon.

(Grandville, Balzac et les personnages de la Comédie humaine) 

Ce n'est toutefois qu’en 1834 que lui vient l'idée de relier entre eux ces récits de façon organique, en réutilisant des personnages de récits précédents, faisant alors réapparaître dans Le Père Goriot l'ambitieux Eugène de Rastignac. Cette décision majeure l'amènera à corriger des ouvrages antérieurs afin de mieux les intégrer au grand projet.

Lors de la publication du Père Goriot, en 1835, le succès de librairie est à la mesure de ses attentes et le comble de joie : « Le Père Goriot fait fureur ; il n'y a jamais eu tant d'empressement à vouloir lire un livre ; les marchands l'affichent d'avance. Il est vrai que cela est grandiose... »

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